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Maud Pradines

  Thèse soutenue le 20/12/2018  

 

Les travaux de recherche de Maud Pradines portent sur la caractérisation clinique, biomécanique et neurophysiologique des effets de l’auto-étirement dans la parésie spastique chez des cohortes de patients.


Trois principaux facteurs interfèrent dans la physiopathologie de la parésie spastique : parésie, hyperactivité musculaire et rétraction des tissus mous. Ces facteurs conduisent certains patients à des situations de déformation d’une ou plusieurs parties de membre. Après avoir établi une revue de la littérature au regard des différentes méthodes médicales et rééducatives utilisés aujourd’hui pour traiter l’apparition et/ou l’aggravation des rétractions chez ces patients, le premier objectif de cette thèse est d’étudier l’efficacité d’une méthode de rééducation spécifique basée sur le concept de Contrats d’Auto-rééducation Guidée d’un point de vue clinique puis biomécanique. Un troisième objectif vise d’une part à déterminer l’effet de l’étirement à moyen terme sur la dystonie spastique, dans le cadre des contrats précédemment évoquées, et la caractérisation de la dystonie spastique elle-même, chez une population de patients atteints d’hémiparésie chronique.

Mouna Ghédira

 Thèse soutenue le 12/12/2018

 

La thèse de Mouna Ghédira consiste en la caractérisation neuromécanique de la coordination musculaire agoniste-antagoniste aux membres inférieurs pendant la marche dans l’hémiparésie chronique.


La parésie spastique est le trouble moteur le plus fréquent après une lésion cérébrale acquise telle qu’un accident vasculaire cérébral. Elle résulte d’une lésion de la voie pyramidale du système nerveux central. De nombreux patients peuvent récupérer une capacité de déambulation, mais le plus souvent avec des déficits cinématiques et dynamiques articulaires. Trois principaux mécanismes physiopathologiques sont responsables des ces déficits. Premièrement, la parésie, qui est la diminution quantitative du recrutement volontaire d’unités motrices du muscle agoniste. Deuxièmement, la rétraction des tissus mous, consécutive à l’immobilisation relative des segments corporels, qui entraîne un raccourcissement « adaptatif » des tissus mous (e.g. les muscles), avec une diminution des amplitudes articulaires passives. Enfin, l’hyperactivité musculaire (y compris la spasticité et la dystonie spastique) qui inclut en particulier la cocontraction antagoniste, c’est à dire le recrutement inapproprié de l’antagoniste lors d’une commande descendante vers l’agoniste. Ces mécanismes sont responsables des troubles fonctionnels du mouvement. Ils s’auto-entretiennent ce qui conduit à deux cercles vicieux : Parésie-Sous-utilisation-Parésie et Rétraction-Hyperactivité-Rétraction. Cette thèse porte sur la caractérisation neuromécanique du couplage recrutement agoniste-cocontraction spastique et de son impact sur les performances de marche dans l’hémiparésie chronique au cours des traitements neurorééducatifs. Elle s’articule autour de trois axes basés sur des explorations biomécaniques et neurophysiologiques de la marche. Le premier axe vise à mesurer l’impact de la parésie agoniste et des différentes formes de résistance antagoniste sur la vitesse de déambulation. Ce travail consiste à explorer les corrélations entre les mécanismes neuromusculaires affectant les principaux muscles antagonistes et les performances fonctionnelles. Le deuxième axe s’intéresse à l’impact fonctionnel de le recrutement agoniste et la cocontraction spastique au membre inférieur dans l’hémiparésie chronique. Une méthode d’analyse quantifiée bilatérale des coefficients de recrutement agoniste et de cocontraction spastique à la cheville pendant la marche sera conçue pour permettre d’identifier la part de responsabilité de chacun dans la dégradation de la marche. Enfin, le troisième axe porte sur la mesure des effets sur le couplage recrutement agoniste-cocontraction spastique pendant la marche dans l’hémiparésie spastique de la stimulation électrique fonctionnelle du muscle agoniste.

Simone Birnbaum

 Thèse soutenue le 7/12/2018

 

La thèse de Simone Birnbaum porte sur la pathophysiologie de patients atteints de myasthénie et sur le retentissement de l’activité physique sur la vie quotidienne et la réponse à un entraînement aérobie adapté.


L’inactivité physique est considérée comme le 4ème facteur de risque de décès dans le monde. Aujourd’hui un défi de santé publique est d’augmenter l’activité physique (AP) des citoyens. Cependant, l’augmentation du volume et de l’intensité de l’AP peut être impossible ou déconseillé dans certaines populations. La myasthénie auto-immune (MG) est une maladie rare dans laquelle un dysfonctionnement de la jonction neuromusculaire provoque une faiblesse et une fatigue. Les symptômes peuvent entraîner une déficience fonctionnelle et une activité réduite, menant à un déconditionnement secondaire. Le présent travail a étudié les symptômes cliniques, la qualité de vie et l’activité physique dans une cohorte de sujets atteints de MG. Les données présentées ici montrent que certaines personnes mènent un mode de vie sédentaire mais d’autres participent à des exercices réguliers et de haute intensité. La qualité de vie a été étudiée en lien avec la pratique d’une activité physique quotidienne et également avec l’ajout d’un programme d’exercice structuré au sein d’un essai clinique randomisé. Autres caractéristiques tels que la capacité de marche et la force ont été également étudiées en lien avec l’activité physique.

Alice Bellicha

 Thèse soutenue le 5/12/2018  

 

La thèse d’Alice Bellicha porte sur le phénotypage de l’activité physique et l’analyse du mouvement dans les pathologies cardiométaboliques.


 

L’activité physique (AP) est un élément essentiel de la prise en charge des patients présentant des pathologies cardiométaboliques, comme les patients obèses, y compris dans des situations spécifiques comme celle de la chirurgie bariatrique ou des obésités rares. La conception et l’évaluation d’interventions d’AP spécifiquement adaptées à ces patients impliquent de mesurer avec précision l’AP habituelle et les différentes dimensions de la capacité physique. Notre premier objectif était d’évaluer l’efficacité de programmes d’AP dans le contexte de la chirurgie bariatrique et dans celui des obésités rares (syndrome de Prader-Willi). Notre deuxième objectif consistait, d’une part, à identifier des méthodes de mesure de l’AP et des capacités cardiorespiratoire et musculaire pouvant être utilisées chez des patients obèses et, d’autre part, à décrire avec ces méthodes l’AP habituelle et les différentes dimensions de la capacité cardiorespiratoire et de la fonction musculaire (force et puissance musculaires, stabilité posturale et dynamique). Nos résultats ont montré la faisabilité et l’efficacité de programmes d’entraînement structurés réalisés après une chirurgie bariatrique ou chez des patients présentant un syndrome de Prader-Willi. Les données objectives d’AP recueillies chez ces patients ont mis en évidence des profils d’AP sporadiques très éloignés des recommandations actuelles d’AP pour les patients obèses. Par ailleurs, nos travaux ont permis d’identifier plusieurs méthodes d’évaluation de la fonction musculaire adaptées aux patients obèses. Les données recueillies avec ces différentes méthodes chez des patients candidats à la chirurgie bariatrique ont montré une diminution de la puissance musculaire, de la stabilité dynamique et posturale et de la distance parcourue en 6 minutes avec l’augmentation de la corpulence. Cependant, indépendamment de l’âge et de l’IMC, la capacité cardiorespiratoire et la force musculaire étaient associées à une augmentation de la stabilité dynamique et de la distance parcourue en 6 minutes, suggérant l’importance de ces deux dimensions dans le maintien de la capacité physique fonctionnelle chez des patients sévèrement obèses. Nos travaux contribuent à une meilleure description de l’AP habituelle et de la capacité de mouvement chez les sujets obèses et à une meilleure compréhension des bénéfices de l’AP et du maintien de la capacité physique chez ces patients. Mots clés : activité physique, analyse du mouvement, obésité, évaluation, intervention, accéléromètres

Ophélie Pila Courtial

Thèse soutenue le 8/11/2018

 

La thèse d’Ophélie Pila Courtial concerne l’étude les effets d’un entraînement intensif utilisant un robot sur la récupération motrice et fonctionnelle du membre supérieur parétique en phase subaiguë après un accident vasculaire cérébral.


Le syndrome de parésie spastique consécutif à un accident vasculaire cérébral (AVC) comprend plusieurs composantes dont la rétraction musculaire, la parésie sensible à l’étirement et l’hyperactivité musculaire, trois symptômes concourant à une altération de la fonction motrice du membre supérieur dans l’hémiparésie. Les progrès d’un patient atteint par ce syndrome peuvent reposer sur deux types de plasticité cérébrale : post-lésionnelle et liée à l’activité. Les maîtres-mots pour optimiser une récupération motrice par la plasticité liée à l’activité sont : intensité, répétition, effort, attention portée au mouvement, tâche dirigée vers un but et mouvement actif. Au regard des différentes techniques de rééducation, la thérapie utilisant un dispositif robotisé répond à ces principes stimulateurs de la plasticité cérébrale liée à l’activité. Cependant les modalités exactes de l’intervention robotisée et sa durée souhaitable n’ont pas été clarifiées. Une première étude rétrospective a montré que les bénéfices cliniques et cinématiques associés à l’utilisation combinée de l’ergothérapie conventionnelle et de la robot-thérapie sur au moins trois mois suggèrent l’intérêt d’une durée de traitement longue chez des patients aux limitations modérées en phase tardive de la période subaiguë. Une deuxième étude rétrospective suggère qu’à quatre ans, l’évolution lente de la fonction motrice pour ces mêmes patients semble fonction de la sévérité initiale, où finalement les moins bons régressent et les meilleurs s’améliorent un peu. Enfin, une étude prospective randomisée contrôlée en phase subaiguë a démontré que l’entraînement de mouvements sur robot sans assistance améliore l’amplitude active d’extension du coude plus que le même entraînement avec assistance au besoin, qui pourtant a permis au patient d’effectuer environ un tiers de mouvements en plus par séance. Aussi, le facteur difficulté de l’effort prévaudrait sur celui du nombre de répétitions pour stimuler la plasticité cérébrale. Ce dernier principe ne s’exprime cependant que sur le mouvement élémentaire qui est directement entraîné par le robot, en l’occurrence l’extension du coude, tandis que d’autres mouvements fondamentaux dans l’utilisation du bras humain, par exemple la flexion de l’épaule en charge, l’extension du poignet et la préhension digitale, ne sont pas exercés avec la plupart des versions actuelles des robots d’assistance à la rééducation. L’autre limite majeure de la thérapie assistée par un dispositif robotisé est qu’elle ignore la maladie musculaire présentée par les patients (rétractions), ne s’adressant qu’à la composante neurologique de la parésie spastique (parésie de l’agoniste et cocontraction de l’antagoniste). C’est ainsi que malgré le grand nombre de répétitions de mouvements qu’elle permet, nous n’avons pas constaté que la thérapie assistée par un robot se montrait plus efficace que la thérapie conventionnelle seule sur la progression de la fonction globale du membre supérieur en phase subaiguë après un AVC. Les données issues de ce travail devraient permettre aux thérapeutes ayant accès à des dispositifs robotisés d’aide à la rééducation du membre supérieur d’affiner les modalités et la durée de leur prise en charge. L’association de la thérapie assistée par robots à d’autres thérapies pourrait permettre d’optimiser la réduction des troubles moteurs dans l’hémiparésie après un AVC.